Sous le bois – Bosc – juillet 2017

l’homme lichen
l’homme ravale des temps de jouissance, l’arbre et la feuille sont sa respiration.
il pénètre le corps chaud de la terre : les soirs fumants ou les matins blancs trouant l’abri, de pas en pas il crie son plaisir.
l’homme des hautes terres est dans ces instants, quand le gel garrotte la pierre, quand le lichen pleure de froidure grise.

froid
la neige tombe du toit et la poudreuse me farde les joues
sur le chemin le froid crisse et gémit

les arbres les beaux arbres encore endormis
quelle couleur ont ils eue un jour ici

le regard figé par ce liquide au fond des yeux
un jour plus tard s’illuminera encore

le temps si court courra alors vers nous
avec un redoux un relent de gulfstream

il neige
le quai est allongé sur le dos des glaçons
les bateaux y sont lovés
confinés dans leur matière rouillée

un courant d’air froid agite un fanion
décoloré
une lueur au loin un souvenir de soleil
accroche mon œil là pendant un instant

et le vent agite des points devant mon visage glacé
kaléidoscope en mouvement sur les façades des immeubles

ce sont des flocons légers ténus et virevoltants
qui vont pourtant pénétrer
jusqu’au plus profond de mes membres

le vent
il claque et gifle mes joues honteuses, mon manteau enfle sous sa force vénéneuse
il électrise et griffe ma paupière battante, je me bats, il biffe ma marche hésitante
il explose, sa lumière éclate en étincelles de terre et de poussière en particules rebelles
il lave le blanc au ciel, ravage les ramages des arbres pluriels que l’on veut sans âge
il glace ma peau exposée, le froid rejoint mon sang et moi je suis blessée fatiguée de tous les temps
las, mes yeux bleuis, mon pied aveuglé espèrent un abri
il a frappé il a gagné

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