Revoir et respirer ceux qu’on aime

# La fenêtre ouvre le passage vers le monde qui nous a vus nous aimer… Nous nous regardons dans la lame de verre.

Dans le silence sucré des matins angoissés, tu me respires et je te parle. C’est écrit depuis toujours.

# Le livre est posé sur la table où tu as écrit. Le papier se déchire dans un bruit d’écorce blanche. Et ce bruit nous fait mal quand on y pense.

Surprise des gorges nues en été, leur matière de chair et sang brûlés est un don pour les affamés.

# Tu sens le port là-bas. Les voiles recouvrent les vagues blanches où nos enfants passent quelquefois. Le poids des bateaux aux amarres nous retient et nous brise. Ici.

Les jeunes égarés s’abiment. Le bruit dans leur tête efface leur naissance d’eau, de sang et de lait.

 

 

Automne 2016