Tiré du Fanal bleu, 1949

« Que nos précieux sens s’émoussent par l’effet de l’âge, il ne faut pas nous en effrayer plus que de raison. J’écris « nous » mais c’est moi que je prêche. Il n’y a qu’à attendre que tout s’éclaire. Au lieu d’aborder des îles, je vogue donc vers ce large où ne parvient que le bruit solitaire du cœur, pareil à celui du ressac. Rien ne dépérit, c’est moi qui m’éloigne, rassurons-nous. Le large, mais non le désert. Découvrir qu’il n’y a pas de désert : c’est assez pour que je triomphe de ce qui m’assiège ».