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Poésie

Gestuelle

La main tendue
le geste clair
le pas assuré –
Chemin vers l’autre
vers celui
qui attend

C’est surtout le geste
l’ample salut
le coup d’œil amène
et tout s’illumine
à la tombée
de chaque nuit

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Poésie

Quelques sensations

A marée basse
loin du flot bleu
il faut
irriguer tes yeux
et essuyer
ce sanglot
vivifiant

Pêle même
à l’envers
à l’endroit
elle se jette du haut
de ses ressentis
et en tire
le fil de sa vie

Pas de créature plus douce
pas de sourire
plus clair
– rien ne laissait
supposer
le sombre
poids de ses émotions

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Humeur

Papier blanc

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Poésie

Trouver les fruits mûrs …

La journée allait permettre de nouvelles jouissances. Au bord du ruisseau où elles bavardaient, leur tablier blanc en éventail se détachait sur le fond sombre de la forêt. Cette tâche de lumière semblait annoncer une nouvelle, une grande histoire : oui, autour d’elles, tout allait bientôt déchaîner de furieux torrents d’amour !

Vingt mots – La conquête de Plassans – Emile Zola

Poésie fiction

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Impressions & Souvenirs

L’âge de Colette…

Tiré du Fanal bleu, 1949

« Que nos précieux sens s’émoussent par l’effet de l’âge, il ne faut pas nous en effrayer plus que de raison. J’écris « nous » mais c’est moi que je prêche. Il n’y a qu’à attendre que tout s’éclaire. Au lieu d’aborder des îles, je vogue donc vers ce large où ne parvient que le bruit solitaire du cœur, pareil à celui du ressac. Rien ne dépérit, c’est moi qui m’éloigne, rassurons-nous. Le large, mais non le désert. Découvrir qu’il n’y a pas de désert : c’est assez pour que je triomphe de ce qui m’assiège ».

 

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Impressions & Souvenirs

Nos habitudes, nos hérédités

Ecrire dans des draps blancs l’histoire maculée des générations passées. Se réécrire comme une lignée, une descendance dans son hérédité maladive ou bénéfique, dans ses habitudes et ses surprises. De génération de fils en fille, père, mère et rejetons plus ou moins avoués. Comment expliquer le présent, ce résultat écrasant sous des années, des décennies, des siècles d’inévitable poids. Chevelures poussées au vent de pays différents ou au souffle d’adresses inchangées, de lieux connus, de paysages et d’images identiques. Leurs odeurs entre d’autres reconnaissables, entre toutes imprégnées jusque dans les os des hommes, des femmes, des enfants. Alors, souvent ne jamais connaître la couleur d’un ciel nouveau, le goût d’une terre étrangère dans son âpreté incontournable, d’une terre même voisine. S’ancrer les deux pieds dans un sol sans espoir de changement ou sans volonté de découverte.

 

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Poésie

En apesanteur

La vie est dévote
L’homme se soumet
Nul remord alors

Tout dans cette pluie
donne à frémir
Joli temps

Espérer encore
le rebond
de minuit

Sur la page
Grain de nuit
Poussière d’étoile

 

 

Un océan de fleurs
des remous
C’est le ressac

Tendre nuit
rude matin
A méditer

Apesanteur à peine
Des images
dans ma nuit

Commune attention
Avancer
la passion est en route

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Impressions & Souvenirs

Confession d’un soir d’été

Pour l’instant, pas trop de nuages. Ni dans le ciel ni ailleurs. Mais où pourraient-ils se caser ? Bien sûr, dans cet abri qui s’est depuis longtemps logé au fond de moi pour ces importuns. Je leur entretenais la place, la tenais au chaud. Par ici les indiscrets, les jaloux, les méchants. Je ne vous chasserai pas, au contraire, je vous cajolerai, vous éviterai les ennuis. Je prends sur moi les fautes, les incompréhensions. Pire, je les fais miennes. J’ai toujours avancé ainsi. Jusqu’à quand, jusqu’à quelle situation ? Il aura fallu qu’elle soit bien inconfortable, évidente dans toutes ses erreurs, pour que mes yeux se dessillent.