Le ballon a crevé sous l’assaut de l’été,
petite sphère abandonnée comme les jeux des enfants.
Le froid l’a remisé au pied poussiéreux des arbres de l’automne,
l’a caché sous les branches en train de tuer le temps des vacances.
Les rires s’entendent, lointains

Plus de jeux d’eau,
la pluie mouille la vague ridée
de la piscine.
Le bleu a fini de se dissoudre
dans la joie et les voix.
Plus rien ne rappelle
les temps futiles
et les pas des enfants
se noient dans le bain froid
de la première gelée

 

Oubliés les dessins
sur les murs…
Oubliées les voix
éclatées et railleuses…
Oubliés les pas, les paroles et les pleurs…
Plus que le creux des chambres
blanches et froides,
plus que le gris et le noir –
lumière nue.
La clé a été cachée
sous le paillasson
et les volets fermés
au seuil du jour

J’entends le vide se durcir.
Dans son endormissement,
la maison l’absorbe
pour en faire son voile d’hiver.
Pourtant un bruit tinte
sous la lampe restée éveillée.
Comme le furtif égrènement
du récit de ces vies
pleines et joyeuses,
gorgées de rires
à satiété

Que dire aux enfants perdus ?
Que le chemin les précède
mais ne les suit pas…
Que dire aux enfants déçus ?
Que la joie est un chapiteau
à dresser sur le pré,
sous le ciel de Cassiopée à
Céphée…
Que dire à l’enfant en train
de grandir ?

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