Le haïku naît devant un feu de bois, une lumière matinale, un jour de pâle ciel de pluie. Il est joie vive d’un instant, rumeur bruyante de solitude. Il s’écrit sans rime, en écho à des profondeurs inexprimées, effluves à fleur de peau. La beauté ou la tristesse lui donnent sa légèreté ou sa torpeur. Mais quel goût, prononcé à mi voix ou à haute voix, laisse-t-il au fond de la gorge ?

A l'heure moyenne
un rai
le soleil jaunit
Ombre fragile
Le jour
me suit
Fenêtre allumée
ma joue
pâlit

S'ébrouer
jeter la fatigue
sur l'herbe fraîche
Des voix
par la cheminée
Instant de vie
Le jour
chasse la nuit
S'étonner