… Oui, revoir l’isola San Giorgio Maggiore dans la brume d’une fin d’après midi ! Lire Les Pierres de Venise de John Ruskin, ou s’y perdre.
Il faut en rêver encore …
… Oui, revoir l’isola San Giorgio Maggiore dans la brume d’une fin d’après midi ! Lire Les Pierres de Venise de John Ruskin, ou s’y perdre.
Les champs élimés ont pour ornement
de pauvres gerbiers sans clarté
Les animaux des forêts crient,
chevreuils dans leurs ramures
apeurés par la naissance du jour
Les tourmentes et le froid noir
brûlent les landes dès le soleil évanoui
Le paysage a enfilé une brassière de gel
c’est l’hiver végétal pris au piège
des mottes gluantes humides et odorantes
Je progressais dans les couloirs des écuries quand un palefrenier nouvellement embauché me dit « Fœtus abscons, remonte le couloir de ta création et imagine une autre issue ». Dépité, je retournai sur mes pas et me retrouvai à l’entrée du gynécée. Les coryphées me hélèrent pour m’expliquer leur non désir de procréation assistée. Je fus mis devant l’évidence de mon sort et me résolus à réfléchir à la situation. Fallait-il s’obstiner à faire acte de présence ? Visiblement, le fœtus était passé de mode…
Les géants des pays froids se sont endormis
aux voix des trolls,
ils ne poussent plus au delà de la jetée
la sandale de bronze.
On les retrouve près de Aase moribonde
se reposer loin des marées.
Une poupée de papier
De papier déchiré
Petite fille
Rose brun
Lutine comme un troll
Elle chante et parle
Ce sont mes cris
Que j’entends
Anorexique en sage anorak bleu,
nuits après jours
tu nouais tes frayeurs en écharpe.
Tes jupes plissées ont froissé ma jeunesse,
mes envies se sont perdues dans tes veilles.
Tu arrêtais la radio pour empêcher
les mots d’exploser.
Dans ta cellule triste,
tu as démodé toutes mes chansons.
Le pinceau et les couleurs
sont rangés
dans le pot devant moi,
pourtant rien n’est figé.
Dans la tasse pleine infuse
un liquide d’ombres
et de fumée grise.
Un dessin s’y fixe,
mes yeux le décomposent
comme une image
au négatoscope.
Et je me reconnais
dans le verre
d’eau délavée.