In LE DEVERSOIR INVOLONTAIRE


Humeur, Poésie / mercredi, décembre 27th, 2023

Nouveaux extraits …

Poésie pénurie – La poésie fatigue tout espoir, décourage le soulagement. La poésie des mots que l’on veut écrire soi-même. Celle des autres rend envieux le plus souvent, on sait que telle, ou même approchante, elle ne nous sera pas offerte facilement. Quand la première lettre du premier mot tarde à se tracer sur la feuille… et qu’on espère tant qu’elle nous emporterait dans un nuage léger ou encore mieux vers des émotions un peu dingues, et tellement profondes ! La main, la tête alors cessent tout travail de l’intelligence et de l’instinct, le crayon retombe dans un bruit silencieux : notre voix ne s’est pas fait entendre !

Voyage performance – Dans une nuit et deux jours, non dans deux jours et deux nuits, plutôt dans deux jours et une nuit…. Enfin, dans pas mal de temps, le voyage prendra fin. Comment compter les heures quand le vol vous suspend du fin-fond de l’est vers le cœur de l’ouest, bon sang, on se perd à balader d’un bord de la terre à l’autre, quel temps gaspillé en catimini dans les entrailles d’une carlingue … Pour quelques découvertes, des retrouvailles familiales, des affaires à faire… C’est ainsi que beaucoup d’hommes vivent, le voyage rivé à la peau, à la tête et aux jambes. Comme le sport aux affamés de performances.

L’artichaut – Il cuit si difficilement, surnageant sur le dessus de la casserole qui n’arrive pas à le contenir. Il est presque sphérique, enroulé autour de ses solides écailles. Combien de minutes lui faudra-t-il pour lâcher prise et se laisser amadouer, devenir tendre et désirable. Il demande tellement de patience pour se faire apprécier ! Ne ressemble-t-il pas à ces bougons, ces ours mal léchés, ces grossiers personnages que l’on croise à l’occasion. Et que l’on voudrait oublier illico. Contrairement au ci-devant mal poli, l’artichaut offre tout de même sa part de générosité, le goût subtil et précieux de ses pétales une fois décortiqués. Comme le cadeau d’un parfum rare. Allez, merci l’artichaut, et sans rancune !

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