Gober le fruit

Ce qui compte c’est tenir la main des saisons c’est le ciel du matin dessiné sur ma joue Et puis aimer l’amour s’accrocher à nos rides comme à un sourire Ce qui compte c’est gober le fruit poussé par surprise au bord de l’âme des choses

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Ces ailes translucides

Toi tu veillais près du vent tu parlais un peu haché un peu happé Tu marchais foulais toutes les terres proches ou lointaines froides ou chaudes Tu éparpillais les ailes des papillons qui se posaient sur ta main parce qu’elles gênaient trop fines trop transparentes liées à trop de sensations fignolées comme des œuvres d’art…

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Au vent

Je regarde le jardin J’entends le vent Je vois les arbres, leurs branches en partance Comme un déchaînement de petites forces un va et vient dansant sur fond bleu Le vent aujourd’hui irise de bleu limpide Pas de plainte triste mais des formes dynamiques frôlant les espaces des oiseaux qui ce matin racontent la journée

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Poème physique

Je suis chemin, arbre et verdure Je fraye contre le bois des haies bois le sérum qui s’écoule des feuilles encore fraîches Je me protège des tempêtes internes des vagues de désir enfouies sous des chaleurs qui montent du ventre brûlent la gorge et font pleurer les paupières des rivières

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Va savoir !

Ecrit à partir de vingt huit mots tirés de « Rien que la vie » – Alice Munro Le repos me rendait immobile. La rudesse des opinions prononcées avait agi sur mes nerfs. De nouvelles sensations, pourtant, me semblaient en accord avec de vieux poncifs que nombre de parents profèrent à leurs enfants. Brusquement, je fus consciente…

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Définitivement

Tant que tu me supportes j’avance Avec mes insomnies frileuses mes somnolences du matin mes mains inutiles et mes yeux vides Tant que tu aimes ma caresse timide mon air d’oiseau follet mon cou penché sur la lampe je m’éclaire et me colore Définitivement accrochée à tes bras et à tes pas

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Impermanence

  La part éphémère de chacun se délite Peu à peu la buée brouille le regard et la pensée se voile Ne reste que l’ombre de chaque particule une ombre fixe parce que nous le décidons parce que son idée même nous rassure Mais le tout finira par se fondre dans cette ouate incolore et…

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Qu’y puis-je ?

Je suis d’ici non d’ailleurs pas encore d’au-delà Etre là sans aimer ici Celui qui me parle de ce pays ne me séduit pas Rien ne peut m’y accorder que mes pas et quelques souvenirs Rien ne m’y ressemble que le ciel gris ou bleu chaud ou glaçant des matins d’enfant Ce pays là ne…

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