Fouille qui peut !
Aller chercher ailleurs d’hypothétiques surprises. Participer au grand ballet des avions autour de la planète, polluer l’espace et imposer sa présence en terre inconnue. Se retrouver sous des latitudes éloignées et effleurer une terre, un ciel, une végétation, une culture différents des nôtres. Pour seulement « apercevoir » des hommes, des femmes, des enfants dans leur environnement ?
Non décidément, nous devons privilégier le voyage de proximité, la découverte des biens que l’histoire a laissés à notre porte. C’est décidé, je prépare une campagne de fouilles dans mon jardin pour le printemps prochain !
Rouge saison
Moi je n’aime pas l’automne.
Je n’aime pas voir rougir les feuilles. Je n’aime pas voir venir le froid.
Je n’aime pas sentir mourir les choses.
Et vous ?
Mon visa pour Perpignan
Un week end de septembre à Perpignan : beau temps, belle ville, beaux monuments (même la gare…) ! Visa pour l’image se terminait le dimanche, j’étais venue pour voir des photos chocs… L’émotion et la colère étaient réelles, impossible de rester impassible devant toute la misère du monde. Mais comment ne pas se sentir voyeur ?
Alors j’ai fait mon parcours photo, mon visa pour de simples images.
Ciel de traine
11 septembre 2017 : ciel bleu et nuages blancs.
Encore une belle lumière franche et un beau soleil.
Profitons !
Courage fuyons !
Depuis que les enfants vont à l’école, combien tristes sont les jours de septembre. Ou d’octobre, mais c’était il y a longtemps. Ce matin, les tout petits sont mis à l’épreuve du groupe. Le cœur tape fort dans leur poitrine, ils serrent la main de papa ou de maman un peu plus que les autres jours. Courage les enfants ! Mais c’est vrai que vous ne savez pas que vos parents sont encore plus tristes que vous…
Un été 2017
Allongés sur les galets, accroupis, agenouillés, visages tournés vers le soleil, sortant de l’eau ou y plongeant pour un baptême involontaire, les corps s’exposent sans pudeur. La sueur et l’eau glissent sur leur peau. Les femmes assises jambes écartées comme pour accoucher, ici plus qu’ailleurs couvent leur enfant. Lui pleure, crie comme au premier instant. Des couples lisent étendus sur les cailloux ou, réunis en groupes, bavardent bruyamment.
C’est en été, à Cadaqués.
La table de famille
La table est mise, assiettes, couteaux, verres étincellent
Les chandeliers se dressent pour éclairer le repas du jour
Le reste de la pièce est noyé d’ombre
La réunion des convives débute autour des mets étalés aux regards envieux
Personnages de cire sous le feu jaune des bougies, les acteurs de cette pièce de famille échangent rictus et phrases courtes
Le bruit des couverts étouffe les voix timides ou aigres-douces
Les mâchoires en mouvement rythment le silence
Le repas se passe à huis-clos
Soudain la jeune fille pose ses couverts, elle n’a rien touché, rien avalé, a simplement ravalé ses larmes
Elle se lève et, le visage déjà dans l’ombre, quitte la table
Les convives mangent, boivent et ruminent toujours sans la suivre même d’un regard
A deux pas de la table de famille, la jeune fille s’efface
Cet instant restera-t-il dans les mémoires